Lucien Durosoir
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Vient de paraître Novembre 2019

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imgSous la pluie de Feu

Presque un siècle après sa composition (1927-1930) Funérailles, la vaste œuvre symphonique en quatre mouvements écrite par Lucien Durosoir vient de sortir chez Hortus, volume XXXVI concluant la collection « Les Musiciens et la Grande Guerre ». Créée à Pau en novembre 2014 par Fayçal Karoui et l’orchestre OPPB, cette oeuvre est accompagnée de Sous la pluie de feu, double concerto pour violon et violoncelle de Philippe Hersant (2018) - commande conjointe de l’OPPB, l’orchestre de Lorraine et l’orchestre philharmonique de Radio-France - qui fait écho à cette tragique période en rendant hommage au violoniste Durosoir et au violoncelliste Maréchal. REF Hortus 736 © Hortus 2019

ILS ONT ÉCRIT —Simon Corley— CONCERTO NET

11/09/2019 Lucien Durosoir : Funérailles (*) Philippe Hersant : Sous la pluie de feu Hélène Collerette (violon), Nadine Pierre (violoncelle), Orchestre symphonique international Taurida (*), Orchestre philharmonique de Radio France, Mikhail Golikov (*), Pascal Rophé (direction) Enregistré en studio à Saint-Pétersbourg (juillet 2017) [*] et en public à Paris (16 novembre 2018) – 60’32 Editions Hortus 736 (« Les musiciens et la Grande Guerre », volume XXXVI)

La parution du dernier volume de la collection « Les musiciens et la Grande Guerre » est l’occasion de saluer cette formidable entreprise de l’éditeur Hortus, en partenariat avec le ministère des armées et sous le label de la Mission du centenaire de 1914-1918. Elle parvient donc aujourd’hui à son terme, avec deux inédits au disque : pour le second, rien de plus normal, puisqu’il s’agit d’une création, mais pour le premier, l’œuvre a attendu presque 90 ans ce premier enregistrement.

On la doit à Lucien Durosoir (1878-1955), déjà entrevu dans le volume XVIII avec son Poème pour violon, alto et piano et honoré ces dernières années par plusieurs albums publiés chez Alpha (voir ici et ici). Violoniste virtuose – il a par exemple donné la création française (en 1903 !) du Concerto de Brahms – puis engagé tout au long de la guerre, où il forma un quatuor qui comprenait André Caplet à l’alto et Maurice Maréchal au violoncelle, il écrivit entre 1920 et 1950 une quarantaine de partitions, jamais éditées de son vivant, certaines d’entre elles n’ayant été créées que dans les années 2000 pour être créées et d’autres attendant encore. C’est le cas de ces Funérailles (1930), que le disque permet donc de découvrir avant même qu’elles n’aient connu une interprétation en concert.

Si son titre est lisztien, l’œuvre trouve son inspiration, bien sûr, dans « la souffrance et le sang de 25000 camarades » passés dans son régiment durant le conflit. En exergue de chacun des quatre mouvements de cette suite de grande ampleur (40 minutes) figurent en outre quelques mots tirés des Syrtes (1884) et des Cantilènes (1886) du poète symboliste Jean Moréas (1856-1910). Pour autant, la tonalité n’est pas uniment sombre, les mouvements impairs (« Roses de Damas, [...] où sont vos parfums ? », « Voix qui revenez, bercez-nous, berceuses voix »), d’allure modérée et de nature mélancolique, laissant s’épanouir davantage de vivacité et même de lumière dans les mouvements pairs (« Je me souviens, je me souviens, ce sont ces défuntes années », « Toc, toc, le menuisier des trépassés », où un rythme de danse parvient à supplanter les interjections sardoniques).

Ni d’obédience plus ou moins tardivement franckiste comme d’Indy ou Roussel, ni post-impressionniste, ni néoclassique comme les Six, ni précurseur du Triton de Messiaen et Jolivet, Durosoir frappe par son indépendance et son originalité, à l’image d’un Koechlin ou, plus encore, d’un Migot. On pense même, avec cette instrumentation profuse, cette pâte orchestrale à la fois dense et raffinée, ce langage polytonal et ce contrepoint d’une grande complexité, où chaque ligne semble vivre sa vie sans se soucier des autres, à Villa-Lobos, Ives, Pettersson ou Vermeulen. Dans ces conditions, on peut se demander si cette musique ne gagnerait pas à être servie par une formation plus renommée que l’Orchestre symphonique d’Etat de l’oblast de Leningrad – également connu comme « Orchestre symphonique international Taurida » (il associe plusieurs nationalités, essentiellement originaires de la CEI), du nom du palais de Potemkine, prince de Tauride – avec son directeur artistique et chef principal, Mikhail Golikov, artiste du peuple de la République de Kabardino-Balkarie. En attendant, il s’agit d’une contribution de choix à la connaissance de la musique française de cette époque.

[…] Simon Corley

Vient de paraître juin 2019

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Dejanira

Un invraisemblable destin que celui de Lucien Durosoir. La découverte de ses manuscrits, l’édition et l’enregistrement de sa musique symphonique 65 ans après sa mort.Trois des quatre œuvres de son corpus sont regroupées dans le présent enregistrement. Le Poème pour violon, alto et orchestre (1920) ; Déjanira, étude symphonique sur un fragment des « Trachiniennes » de Sophocle (1923) ; la Suite pour flûte et petit orchestre symphonique (1931). S’y ajoute ici l’Adagio pour cordes. La période la plus fertile du compositeur se situe entre son retour de la Grande Guerre et les prémices de la deuxième guerre mondiale. Durosoir a apporté au répertoire pour l’orchestre le style singulier qui est le sien, notamment dans l’écriture orchestrale où les vents se signalent par leur rôle déterminant. Hormis la Suite pour flûte et petit orchestre marquée par la fantaisie et la joie de vivre, les pièces sont pénétrées de ce sens du tragique qui a habité le musicien, de son retour de la guerre à sa mort.

ILS ONT ÉCRIT —Jacques Bonnaure— CLASSICA

Lucien Durosoir : *****Dejanira. Adagio pour cordes. Poème pour violon, alto et orchestre. Suite pour flûte et petit orchestre. Anton Starodubtsev (violon). Alexandre Diaghilev (alto). Varvara Vorobeva (flûte). Salzburg Chamber Soloist, dir. Lavard Skou-Larsen. Taurida International Orchestra, Dir. Mikhail Golikov. Editions Cascavelle VEL1568. 2017-2018. 57’ Lucien Durosoir violoniste réputé qui vécut le pire de l’horreur dans les combats de l’Artois, menait avant la guerre une carrière internationale, il y renonça pour se consacrer à la composition, mais sa musique, très personnelle, marquée par une forme d’expressionnisme souvent tourmenté, plutôt rare en France, connut une diffusion restreinte. On peut considérer Dejanira (1923) comme une extraordinaire étude de timbres, fondée sur un travail complexe et ouvragé des vents, et d’une grande complexité rythmique. Le Poème pour violon et alto (1920) explore le même univers harmonique et se fonde sur une polyphonie très serrée. Moins complexe, l’Adagio pour cordes (1921) semble un commentaire rétrospectif désolé des événements tragiques qui affectèrent le compositeur, un chant funèbre désespéré. La Suite pour flûte et petit orchestre (1931) est la plus claire des quatre oeuvres, bien que l’écriture en soit toujours sophistiquée. Conduit avec précision par Mikhail Golikov, le Taurida International Orchestra est une formation pour jeunes instrumentistes. Les solistes qui en sont issus sont sans reproche, tout comme,dans la Suite Varvara Vorobeva et la jeune équipe des Salzburg Chamber Soloist,que mène le jeune chef brésilien Lavard Skou-Larsen. Jacques Bonnaure

Newsletter octobre 2018   La période 2014-2018 aura été riche en événements commémorant la Grande Guerre et notamment les artistes qui s’y sont impliqués. Parmi eux, André Caplet, Lucien Durosoir et Maurice Maréchal ont reçu de très nombreux hommages musicaux, théâtraux, muséographiques.

C’est d’eux que le livre Maurice Maréchal, Lucien Durosoir, Deux musiciens dans la Grande guerre (Taillandier, 2005) nous livre les écrits de guerre. Les derniers mois de 2018 vont concentrer plusieurs événements de grande importance autour de l’un ou l’autre de ces trois artistes.

- 16 novembre à Radio-France : l’orchestre philarmonique créera une œuvre de Philippe Hersant Sous la pluie de feu, concerto pour violon, violoncelle et orchestre en hommage à Lucien Durosoir et Maurice Maréchal. Commande conjointe de Radio-France, l’orchestre de Pau Pays de Béarn, l’orchestre national de Lorraine.

Fin 2018 : mise en place d’une sculpture monumentale, œuvre d’Aitor de Mendizabal www.mendizabal.fr en hommage à Lucien Durosoir, dans le village où il avait choisi de s’installer en 1926 pour y mener à bien son œuvre de compositeur.

- Découverte dans les archives privées (Durosoir) d’un manuscrit intitulé " Deux petites valses pour quatuor à cordes ", composées par Caplet au front, en 1917 (création le 27 octobre par le quatuor Tana au château d’Arcangues (64) dans le cadre du Festival Quatuor en Pays Basque.

Brèves de Novembre

Plusieurs événements musicaux honoreront Lucien Durosoir en novembre :

* Paris, Marie du IIIe arrondissement : le jeudi 8 à 19 h 30 : « Miroir d’après-guerre » : le Quintette Syntonia (Stéphanie Moraly & Thibault Noally, violons, Caroline Donin, alto, Patrick Langot, violoncelle, Romain David, piano), jouera le Quintette de Franck et le Quintette de Durosoir. Ce dernier écrivait, le 17 juin 1916, alors qu’il était cantonné avec la Ve division non loin de Verdun : « Le quintette de FRANCK est magnifique, nous l’avons lu hier, l’adagio est vraiment sublime, c’est un grand plaisir que de travailler une pareille œuvre ».

* Sceaux, Grande salle de l’Hôtel de Ville, le samedi 10 à 17h30 : Alain Carré, comédien et metteur en scène, et le Trio Atanassov dans le cadre de la « Schubertiade » de Sceaux : « Un fil, la vie, un simple fil ». A la veille du centenaire de l’Armistice, un spectacle hors norme pour célébrer un musicien envoyé au front pendant la Première guerre mondiale : le violoniste et compositeur Lucien Durosoir. Concert précédé d’une courte conférence par son fils.

* Paris, Maison de la Radio, Auditorium de Radio-France à 20 heures : « Sous la pluie de feu », création du Concerto pour violon, violoncelle et orchestre de Philippe Hersant par l’Orchestre symphonique de Radio-France : « Le Tombeau de Couperin fut composé pendant la Grande Guerre par Ravel, qui destina son Concerto pour la main gauche à un pianiste amputé du bras droit au cours du même conflit. Le Double Concerto de Philippe Hersant rend hommage, lui, à deux musiciens qui vécurent dans les tranchées : Maurice Maréchal et Lucien Durosoir..... ».

* Dax, salle de l’Atrium, le 26 novembre à 20 h. Le Quatuor Arnaga conjuguera les quatuors de Ravel et de Durosoir (n° 3) avec les lettres de guerre lues par Luc Durosoir, fils du compositeur.

Informations

Aube , la grande sonate pour piano (1926) de Lucien Durosoir vient d’être enregistrée par Daniel Gardiole pour le label Algarade :

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Daniel Gardiole

Le précédent album, quatrième volume des oeuvres de Lucien Durosoir éditées par le label Alpha (Alpha 175) comprenait :

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visuel Balcon

Le Balcon poème symphonique pour cordes vocales et instrumentales (1924)
Sonnet à un enfant soprano et piano (1930)
Idyllepour quatuor d’instruments à vent (1925)
Le Trio en si mineur (1927)
La Trilogie violoncelle et piano (1930)
Berceuse violoncelle et piano

Ce qu’ils en pensent :

Durosoir, barde et mage : un étonnement sans bornes

lundi 2 mai 2011 par Fred Audin http://classiqueinfo-disque.com

Voici, émanant du même label Alpha que les trois volumes précédents, la nouvelle révélation de la musique de Lucien Durosoir, collection d’œuvres, toutes inédites, exigeantes tant pour les interprètes que pour l’auditeur, mais toujours aussi gratifiantes si l’on s’y penche suffisamment pour en pénétrer la mystérieuse étrangeté et la radicale originalité : il s’agit cette fois des deux œuvres vocales achevées du compositeur solitaire, d’un duo pour violoncelle et piano, d’un trio et d’un quatuor à vents, certaines des pièces adoptant un dispositif si singulier qu’il pourrait bien être unique dans toute l’histoire de la musique.

C’est le cas du poème symphonique avec basse solo, Le Balcon qui donne son titre au volume, mise en musique du poème de Baudelaire déjà employé par Debussy, mais qui dépasse le cadre de la mélodie classique, par son ampleur comme par l’emploi qu’il fait des « cordes vocales », voix de femmes sans paroles s’unissant aux cordes instrumentales d’un quatuor augmenté d’ une contrebasse. On ne voit guère en musique de chambre que trois autres œuvres faisant usage explicitement de « cordes vocales », et surtout le Septuor de 1909 d’André Caplet qui requiert également trois voix féminine et dont Durosoir se souvient sans doute puisqu’il forma durant la guerre un quatuor d’occasion avec Maurice Maréchal et Caplet. Ici les trois pupitres de voix féminines par trois (l’ensemble Sequenza 9.3) contrebalancent la voix principale de basse à laquelle est dévolu le texte, se manifestant par des interventions assez brèves qui délimitent les strophes ou soulignent d’ornements à la manière des madrigalistes, quelques mots choisis du poème. Mais cet instrumentum n’est pas le seul élément d’étrangeté dans la pièce : les fragments tonals sont accompagnés d’harmonies toujours à la limite de la tonalité, dont on serait bien en peine de trouver en 1924 l’équivalent dans la musique française. La prosodie, proche par moments du sprechgesang, est aussi d’une complète originalité, par la façon de démembrer le texte entre des soupirs haletant tout en conservant l’unité strophique que soulignent les répétitions du vers initial de chaque section. Les rythmes internes connaissent aussi un traitement inédit, le tempo s’alanguissant progressivement à mesure que la voix de basse soutenue par des soli de cordes inattendus atteint des notes dans l’aigu, étirant la dernière strophe sur soixante mesures tout en ramenant l’anguleux thème initial, puis quand elle replonge dans le grave environnée d’harmoniques de cordes qui s’éteignent seules en un postlude où ne demeure qu’un battement de secondes. Tout cela est si étonnant, à la fois extatique et angoissé, qu’il faudra certainement des écoutes répétées pour s’y accoutumer : il apparaît de plus en plus certain, que dans une sûreté de facture complètement indépendante des réactions d’un public potentiel, Durosoir n’a jamais écrit deux fois la même chose, envisageant l’évolution de la musique avec un tel détachement du temps de sa composition que son traitement des structures et des textures paraît relever parfois de la divination. Aujourd’hui encore, le suivre est un exercice dans lequel seul des spécialistes tels que le Quatuor Diotima (révélation du premier disque Durosoir) étaient susceptible de se lancer.

Dans Idylle (titre qui fait résonner le souvenir du Chabrier des Pièces Pittoresques), Durosoir voulait-il vraiment illustrer le poème de Chénier que Georgie Durosoir cite en exergue dans la notice ? Chénier, cet autre visionnaire resté un demi-siècle dans les tiroirs avant que son aura n’illumine toute la poésie romantique ? Ce quatuor pour flûte, clarinette, cor et basson mélange la vision d’un tableau statique de nature morte et de multiples petites cellules explosives telles des capsules de graines dispersées au soleil (le motif répété sautant d’un intervalle de septième, les sextuolets de doubles croches, les trilles apparaissant aux moments les plus incongrus). La conception n’est plus impressionniste, elle rappelle celle des compositions géométriques abstraites et incroyablement colorées de Kandinsky où des formes organiques sont clairement identifiables sans qu’on les reconnaisse. Musicalement l’outil de comparaison le plus efficace (quoiqu’il adopte une structure plus resserrée) serait peut-être le Quintette à vents de Nielsen.

Le Trio, basé sur une répétition obsessionnelle d’un motif d’accompagnement énoncé au piano exerce la même fascination irréductible à l’analyse avec ses mélodies disloquées disposées en kaléidoscope, comme une sorte de pantoum entêtant. Le violoncelle, à qui sont réclamés dans le premier mouvement des cris stridents d’accords plaqués est appelé à se fondre avec le violon (les deux instruments à cordes échangeant parfois leur registre et leur rôle) dans un mouvement lent parcouru d’éclats presto intempestifs, qui arrêtent cette dérive de nuages estivaux par de soudains éclairs d’orage, prenant des détours par des tonalités dont les rapports échappent à toute attente. La dilution n’est jamais floue, plutôt divisionniste par un système de juxtaposition de plans d’une netteté tranchante dans une métrique constamment mouvante. Le finale est un précipité de traits virtuoses, comme une superposition d’improvisations à la limite du jazz, usant de moyens d’expression complètement inédits et qui ne se plient que par accident à des règles préétablies, délivrant ça et là une phrase romantique rapidement estompée, comme biffée par les inflorescences d’un jet d’encre fantasque. Le Trio Hoboken (dont on retrouve deux des membres dans la Berceuse transcrite des Aquarelles, qui porte la durée du disque à près de 80 minutes) est brillant par la lisibilité et l’enthousiasme qu’ils réussissent à introduire dans cette partition d’une difficulté redoutable.

Mais c’est à un autre violoncelliste de talent, Raphaël Merlin, qu’échoit la tâche complexe d’enregistrer la Trilogie (Improvisation, Maïade, Divertissement) dont le dédicataire, Maurice Maréchal, pourtant l’un des grands virtuoses de son temps, plaisanta le titre de la partie conclusive (« Vous ne manquez pas d’ironie d’appeler ça Divertissement… Bon Dieu ! que c’est difficile ! »), soulignant que l’agrément n’est que pour l’auditeur, qui y trouvera peut-être une ligne plus immédiatement compréhensible, la facture rappelant Franck dans le mouvement médian, et comprenant des mélodies suaves aux allures parfois curieusement orientales pour une pièce inspirée par les Landes.

Tout aussi dépaysante, la courte mélodie Sonnet à un enfant rejoint la mystérieuse complexité du Balcon, cherchant à se frayer un chemin vers la « flamme orientale de l’aurore » à travers la sombre tonalité de si bémol mineur et les hésitations de son piano scriabinien qui soutient une ligne vocale sinueuse de prière védique. On ne peut même pas se risquer à affirmer que ce soit beau : c’est juste unique. Cette musique existe en soi, pour soi, et se fiche absolument de ce qu’on en pense. Un autre monde, là, à moins d’un jet de pierre, qui ne vous invite même pas à y risquer un pied : Fais ce que voudras.

Jacques Bonnaure (Classica avril 2011) Ce quatrième volume des œuvres de Lucien Durosoir, nous révèle encore son lot de pages étonnantes. Incontestablement, ce compositeur naguère inconnu fut un créateur indépendant de premier ordre, éloigné de tout ce qui se faisait dans la musique française de son temps. Prenons par exemple Le Balcon (poème symphonique pour basse solo, cordes vocales et cordes instrumentales, 1924). Il s’agit de la mise en musique du célèbre poème de Baudelaire traité de manière très originale, les cordes vocales » se limitant à des interventions sans texte tandis que le quintette à cordes tisse une atmosphère étrange parfois à la limite de la tonalité. Ce n’est pas l’atonalisme souvent acide des Viennois mais un sentiment harmonique doux et lyrique, qui parcourt Idylle pour instruments à vents (1925), très loin du néo-classicisme en vogue chez les jeunes Français de l’époque. Un an plus tard, le Trio en si mineur opte pour la grande forme, non à la manière plus ou moins académique des disciples de Vincent d’Indy, mais dans une perspective extrêmement innovante. Dans la notice Georgie Durosoir n’a pas tort de parler de « structure brisée » et d’écriture déconstruite », malgré la présence de trois mouvements classiques. Comme les Quatuors, ce Trio marque vraisemblablement l’apogée de l’œuvre du compositeur. La Trilogie pour violoncelle et piano (Improvisation, Maïade et Divertissement, 1931) est dédiée à Maurice Maréchal que Durosoir avait connu pendant la Guerre. L’harmonie en est moins flottante que dans les pièces précédentes et les formes plus nettement cernées. Deux pièces de moindre portée, une belle mélodie Sonnet à un enfant (1930) sur un poème de Raymond de la Tailhède, et la Berceuse pour violoncelle et piano, complètent le programme. Tous les interprètes sans exception sont de haut niveau et se sont magnifiquement investis dans ces étonnantes redécouvertes.

Sébastien Foucart (ConcertoNet) Alpha poursuit la redécouverte de la musique de Lucien Durosoir (1878-1955) avec une série de références dont ConcertoNet a chaleureusement salué le troisième volume. Le suivant, toujours dans la collection « Ut pictura musica », mêle lui aussi des œuvres requérant divers effectifs, parfois originaux comme celui du Balcon (1924) dont le titre a inspiré le choix du tableau de la couverture : ce « poème symphonique pour basse solo, cordes vocales et cordes instrumentales » requiert ainsi une voix de basse (en l’occurrence celle de Jean-Christophe Jacques), neuf chanteuses qui se limitent à des vocalises (Ensemble Sequenza 9.3 dirigé par Catherine Simonpiétri) et un quintette à cordes – le contrebassiste Yann Dubost se joint au Quatuor Diotima qui a précédemment enregistré les Quatuors à cordes (Alpha 125). Inspiré par le poème homonyme de Baudelaire, cet ouvrage se caractérise par un langage travaillé et sans concession, comme celui du Quintette pour piano et cordes (1925) contemporain. [...]Ce compositeur ne se contentait pas d’aligner des notes, comme le prouve le Trio pour piano, violon et violoncelle (1926-1927) qui mérite d’être défendu au disque mais aussi au concert tellement cette œuvre est profonde et recherchée, bien qu’elle ne dévoile ses merveilles que progressivement. .........Sébastien Foucart


Leur opinion.....

En cherchant bien :


Colloque

Venise (30100, Italie)

Un compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir, 1878-1955

Le premier colloque international consacré à Lucien Durosoir s’est tenu à Venise, au Palazzetto Bru-Zane, les 19 et 20 février 2011. Actes du colloque à paraître chez Symétrie.



Quelques images ......
En cherchant :

Portfolio

Jouvence Quatuor à St Roch Albi Programme Concert Hendaye Concert Hendaye

Documents joints



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