Lors de la mobilisation Durosoir, âgé de 36 ans, rejoint un régiment de réserve, mais très rapidement en raison des effroyables pertes humaines que subissent les régiments engagés, il rejoindra un régiment d’active et montera en ligne dès novembre 1914
Au repos à Concevreux après les premiers engagements, c’est la photo tant attendue par les familles...
Luttant pour sa survie Lucien demande des armes à sa mère !!!
Durosoir va quitter la région de Craonne pour participer aux combats de l’Artois
Il est un survivant de ceux très meurtriers de Neuville Saint Vaast (photos de tranchées et Neuville) Un peu plus tard... la survie s’organise...
Après les combats de Neuville Saint Vaast, où une incroyable chance lui sourit, Durosoir va être muté dans les brancardiers puis rattaché à la musique régimentaire
Ayant déniché un violon de fortune Durosoir se fera reconnaître comme un violoniste de renom à l’occasion d’offices religieux et funèbres. A la demande d’officiers mélomanes il fondera un quatuor à cordes et regroupera nombre de camarades musiciens (André Caplet, Alexis Niverd, Maurice Maréchal, Henri Lemoine, Gustave Cloëz, Henri Magne, Pierre Mayer et bien d’autres...). Tout en continuant à exercer leurs fonctions de brancardiers, agents de liaison, colombophiles...ces hommes pourront pratiquer leur art pendant les périodes de repos ou d’accalmie.
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En route vers de nouveaux cantonnements... et des séances de divertissements dans les "foyers du soldat" en attendant Verdun...
La fête finie ces musiciens se retrouveront à deux reprises dans l’enfer de Verdun et participeront à l’attaque de Douaumont...
Sortis de l’enfer Durosoir et ses camarades vont offrir leurs séances musicales aux poilus désoeuvrés avant de trouver le repos à la ferme d’Amblonville.
C’est dans ce cadre bucolique d’Amblonville qu’André Caplet compose "Le vieux Coffret" et "Quand reverrai-je hélas...". Il s’attelle à la composition pour Durosoir d’une sonate pour violon seul
Dimanche 6 août 1916 - Soir - Dîner à la Ferme d’Amblonville avec Caplet, Durosoir, le lieutenant Lyon, Magne et Guimaud. La table, sous des arbres à mi- hauteur sur une colline, près d’une source. Après le dîner, Durosoir a joué des airs de Bach et nous écoutions assis un peu à l’écart. Devant nous, le ciel se fondait en couleurs diverses : une gamme s’étendait du rouge au vert orangé. Une saucisse qu’on rentrait semblait s’attarder au-dessus des arbres, comme une grosse mouche noire immobile. Et les vieux airs de Bach étaient salués par des coups de canon. La décharge énorme de l’arrivée faisait songer au massacre possible. Mais tranquille et douce, une Gavotte du vieux Bach continuait calmement….Maurice Maréchal. Carnet de guerre. Carnet V
L’incertitude demeure quant à la durée de la guerre, les mécontentements s’expriment parmi les poilus. Les périodes de repos qui sont aussi des périodes de reconstitution d’effectifs, sont des périodes d’oisiveté et bien vite le commandement ressent le besoin d’organiser des loisirs pour la troupe.
Durosoir et ses camarades vont profiter de cette opportunité pour se faire officiellement reconnaître...
Durosoir et ses camarades prêterons leur concours à des offices religieux, à de nombreuses séances récréatives pour les soldats, ou seront invités par des officiers mélomanes à organiser des séances de musique de chambre.....